Thomas, chargé de mission "développement local"

Diplômé du M2 SAGT (promotion 2009-2010

Chargé de mission "Développement local" dans une communauté de communes

Comment es-tu venu en géographie à l'Université ?

Grâce ou à cause de ma professeur d'Histoire-Géographie de terminale !! J'ai fait un Bac S option SVT en 2005, donc un peu éloigné de la géographie, enfin de l'image que je m'en faisais !

Clairement, je ne savais pas forcement quoi faire après mon bac.  J'ai longuement hésité avec une licence de Biologie, puis grâce aux "Portes Ouvertes" organisées par Nantes Université et auprès des conseils de mes professeurs je me suis décidé pour une licence de Géographie.

Comment as-tu vécu ton entrée à l'université ?

Je suis arrivé à la fac, avec une certaine appréhension, mais aussi avec une grande sensation de liberté, j'en garde un très bon souvenir, autant sur le plan des études que sur le plan perso.

Ma licence s'est plutôt bien déroulée, les cours et options proposées étaient suffisamment nombreuses pour s'y retrouver. On découvre progressivement le fonctionnement de la fac et ce que cela implique en termes d'autonomie, de façon de travailler et d'investissement.

Comment t'es-tu orienté en Master ?

Avec une licence de géographie seule, c'est compliqué de trouver un emploi. Une licence professionnelle est plus adaptée si on ne souhaite pas poursuivre ses études. Moi, je me sentais apte à poursuivre en master.

À mon sens, la licence m'a permis de disposer d'une base, d'un socle de connaissances pour comprendre vraiment ce qu'est la géographie (au-delà du fait de connaitre l'ensemble des capitales des pays du monde)

Le Master était donc la suite logique après ma licence. À ce moment précis, je ne savais pas forcement encore ce que j'allais faire comme métier, simplement, je savais que j'allais faire un Master professionnel, 5 ans d'études, c'est assez long ...

La première année de Master proposait un enseignement commun avec un système d'option relativement riche, qui ressemblait au format proposé en Licence. Cependant, le travail demandé était différent avec des travaux plus longs se déroulant sur plusieurs mois et s'approchant plus d'un format professionnel.

Après cette première année de Master, je me suis orienté vers le Master SAGT (Sociétés, Aménagement et Gouvernance des Territoires). Cette dernière année d'études a été la plus enrichissante, du fait des cours où se succèdent un grand nombre d'intervenants professionnels et d'un  stage long de 6 mois que j'ai fait au sein du Conseil général de Loire-Atlantique. Cela m'a permis d'apprécier le panel de métiers qui peuvent exister. La production d'un mémoire en lien avec le stage est également un travail très intéressant.

Pour compléter ma formation, découvrir le monde du travail et pour enrichir mon CV, j'ai effectué un stage volontaire, entre mes deux années de Master, auprès d'une petite mairie de Loire-Atlantique qui recherchait une personne. Ce stage a été vraiment un élément déclenchant pour passer du monde de la fac à celui du travail.

Ce que tu as appris en master t'est-il utile aujourd'hui ?

Bien sûr ! La formation de base dans l'ensemble des filières de la géographie (démographie, économie, environnementale) m'est encore très utile aujourd'hui. Il s'agit, encore une fois, de se construire un socle de connaissances solide.

Mais au-delà de la connaissance, il s'agit de développer ses compétences, de pouvoir poser un regard critique sur les choses, de savoir argumenter un choix, de comprendre un choix. Ce n'est pas forcement la destination qui compte, mais le chemin que l'on va prendre.

De plus, le fait d'apprendre dès les premières années de licence à se servir des outils qui apparaissent indispensables aujourd'hui pour un géographe, à savoir le Système d'Information Géographique - SIG - constitue une réelle plus-value. Savoir construire des cartes à partir de logiciel est clairement un plus dans ce secteur d'activité.

Quel a été ensuite ton parcours professionnel ?

Après mon Master SAGT et mon stage au Conseil général de Loire-Atlantique, je suis parti en bureau d'études privé à Caen. C'est vraiment là où j'ai appris les bases de mon métier actuel. Le cœur d'activité de cette entreprise privée est d'accompagner les élus, techniciens des différentes structures (commune, communauté de communes, département, région, services de l'État, associations, etc...) dans leurs choix de développement. Cela pouvait toucher tous les secteurs d'activités (tourisme, développement économique, emploi-formation, habitat,...).

J'ai été pendant une année chargé d'études (production de documents, cartes, tableaux, graphiques, etc.) pour que les consultants puisse accompagner les élus et techniciens dans leurs choix pendant les réunions. C'est ce qu'on appelle un travail de « back-office ». J'ai ainsi pu découvrir au sein d'une entreprise privée, l'ensemble des champs d'intervention du secteur public. C'était dans une petite structure, 6 personnes, j'ai rapidement été mis sur le devant de la scène, en passant consultant junior et en animant des réunions avec des élus.

J'ai pu découvrir un nombre important de territoires, confrontés à des problématiques différentes : une ville de Haute-Marne confronté à un exode de sa population / un grand lieu touristique voulant mieux accueillir ses vacanciers tout en préservant son littoral / une commune dynamique voulant améliorer son intervention auprès de ses habitants / etc. Toutes ces situations entraînant des réponses différentes à apporter.

Quelle fonction occupes-tu aujourd'hui ?

Je suis chargé de mission développement local au sein de la communauté de Communes du pays de Blain. Une communauté de communes (regroupement de plusieurs communes) est un établissement intercommunal public. La communauté de communes de Blain compte 15 000 habitants, elle est située à 30 km au nord de Nantes.

Je suis en charge de plusieurs dossiers :

. Le Programme Local de l'Habitat, un document réglementaire qui fixe les grandes orientations en matière de logement pour une période donnée.

. Le Projet Culturel de Territoire : Accompagner les élus dans le développement de la culture sur le territoire.

. Le Projet de Territoire : Définir une feuille de route pour les élus et les services de la collectivité sur la durée du mandat. L'idée est d'accompagner les élus dans leurs réflexions sur le devenir du territoire

L'atout de ton métier ?

La polyvalence ! Étant dans une petite structure, on est amené à toucher un peu à tout, de la toute petite action jusqu'aux grands projets stratégiques.

Conseilles-tu ton métier aux étudiants actuels de géographie ?

En résumé, mon parcours professionnel est le fruit du hasard. Je ne pensais pas faire ce métier en rentrant en Géographie à l'Université. Il y a une grande diversité et richesse de métiers dans la Géographie, mais ils ne sont pas forcement connus. Moi, je les ai découverts au fur et à mesure des années de formation, de mes stages, de mon travail.

J'apprécie beaucoup le fait de pouvoir aider les élus et les structures à organiser leurs interventions. Avec les exemples que l'on peut trouver sur d'autres territoires et la méthode qu'on apporte, les personnes apprécient le fait d'être accompagné.

Donc si vous voulez aider les élus, et donc au bout de la chaîne les habitants des territoires, ce travail est fait pour vous !

Mis à jour le 29 juin 2017.
https://igarun.ppksup.univ-nantes.fr/metiers-et-insertion-professionnelle/thomas-charge-de-mission-developpement-local